Le monument des déportés au parc René Gallais à Fougères
Dans la majorité des cas, on sculpte des statues pour magnifier la beauté des êtres ou des dieux, pour honorer leur courage, leur grandeur d'âme et/ou de corps et/ou de pouvoir ; on positive l'histoire.
Le monument des déportés de Fougères, aux portes de Bretagne, dresse un tout autre constat. Cette statue de granit, discrètement nichée au coin d'une place non commerçante, offre au badaud la vision d'un corps décharné, d'une souffrance intense, d'une expression d'épouvante qu’exaltent la texture brute de la pierre et les formes minimalistes façonnées par le sculpteur Roger Lévêque. On peut y voir la même horreur perceptible sur les corps momifiés de Pompéi, sauf qu'ici, il n'y a rien de naturel dans les causes de l'effroi.
La main du déporté semble être le dernier signe de sa résistance. Glisse-t-elle vers le néant ou maintient-elle l'homme à sa survie la plus primaire ?
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